Le week-end du 22 au 24 novembre se tenait la
Maker Faire Paris. Rendez-vous incontournable des makers, créateurs et innovateurs, l’événement rassemble les projets les plus fous et expérimentaux. Notre équipe s’est rendu à la Cité des sciences et de l’industrie et a sélectionné pour vous trois projets prometteurs.
Cilim de Tatiana Perovic
Étudiante à l'école Camondo en architecture d'intérieur et design, Tatiana Perovic a choisi de s’attaquer au problème de pollution du littoral monténégrin. Une fois diplômée, la créatrice a décidé de pousser sa réflexion plus loin. C’est ainsi qu’a été développé Cilim.
Ce projet de micro-architecture éphémère mêlant sensibilisation à l’écologie et économie circulaire. La structure protège ses utilisateurs du soleil grâce aux panneaux modulables qui présentent des tissages traditionnels des Balkans. La technique a d’ailleurs donné son nom au projet.
La créatrice valorise ainsi un savoir-faire ancestral tout en le modernisant. En effet, pour la structure, Tatiana Perovic a utilisé des tuyaux d’assainissement et des fils réalisés à partir de bouteilles en plastique, récupérées dans la mer. Avec ces installations , elle espère attirer l’attention de la population locale mais aussi touristique sur le problème de pollution.
Seringueiro de Jean Delcour
Un autre étudiant de l’école Camondo,
Jean Delcour s’est également penché sur les questions de l’économie circulaire et du recyclage de déchets. Le jeune créateur a réalisé des expérimentations en partant de granulat (poudrette de caoutchouc de pneus). Il a choisi de le sortir de l’espace habituel dans lequel il est déjà utilisé, pour l’introduire dans l’espace domestique en créant une gamme de mobilier.
Antichoc, imperméable, acoustique... Ce matériau présente de nombreuses qualités qui lui permettent de facilement s'inscrire dans les espaces intérieurs. Jean Delcour nous surprend en utilisant le granulat en mono-matériau sur des pièces de mobilier, ce qui confère à ses créations un aspect distinctif. Une démarche ingénieuse et responsable pour un rendu esthétique qui ne laisse pas indifférent.
Fungi de Timothée Boyat
Le cabinet Fungi de
Timothée Boyat a été pensé pour la culture des champignons. Mais ce n’est pas ce qui le rend le plus intéressant à nos yeux. Ce sont les techniques que le designer a utilisé pour le réaliser.
Les tiroirs incurvés ont présenté un grand défi de rapidité. L’ébéniste a choisi le frêne, un bois noble et résistant. Ce type de bois est très difficile à cintrer, mais il a relevé le défi. Dû à leur épaisseur, il devait d’abord imbiber les planches pour qu’elles gagnent en souplesse, puis il n’avait que 40 secondes pour les placer dans les moules et pouvoir ainsi les cintrer. Quelques secondes de plus et le bois refroidissait et cassait.
Le pied blanc a été imprimé en 3D et rempli d’un mélange de mycélium et de paille. Le champignon s’est propagé et a créé ainsi une structure interne plus solide, capable de supporter le poids du cabinet. Une manière originale de s’appuyer sur le vivant pour consolider l’impression 3D de plastique.
Des techniques toutes plus intéressantes les unes que les autres, pour un meuble à l’esthétique forte.
Cette année encore, la Maker Faire nous a fait découvrir de jeunes talents à surveiller de près dans les années à venir.